Cinq jours après le scrutin présidentiel du 12 octobre, Elections Cameroon (Elecam) a rompu le silence pour dresser un premier bilan du processus électoral. Au cours d’un point de presse tenu le vendredi 17 octobre 2025 au siège de l’institution à Yaoundé, le président du Conseil électoral, Enow Abrams Egbe, a livré une communication à la fois apaisante et ferme : les opérations se sont déroulées dans le calme, et la transparence demeure le mot d’ordre jusqu’à la proclamation des résultats.
Un scrutin jugé apaisé et maîtrisé
« L’élection présidentielle s’est déroulée dans un climat de calme relatif, de maturité démocratique et de responsabilité citoyenne », a déclaré le président d’Elecam devant les journalistes nationaux et internationaux. Pour lui, ce comportement électoral témoigne d’un engagement civique salutaire et d’une confiance renouvelée dans les institutions chargées de l’organisation du vote.
L’occasion également pour le responsable d’exprimer sa reconnaissance envers tous les acteurs impliqués — électeurs, partis politiques, observateurs, forces de sécurité et administration — pour leur participation au bon déroulement du scrutin.
Élecam rappelle son autonomie constitutionnelle
Face aux interrogations récurrentes sur l’impartialité d’Elections Cameroon, Enow Abrams Egbe a tenu à rappeler la base légale de l’indépendance de son institution.
S’appuyant sur l’article 5 du Code électoral, il a souligné que les membres du Conseil électoral « ne reçoivent d’instruction d’aucune autorité politique ou administrative » dans l’exercice de leurs missions.
Selon lui, cette autonomie garantit la crédibilité du processus électoral et renforce la confiance des citoyens.
Le Conseil électoral, composé de 18 membres issus de l’administration, des partis politiques et de la société civile, fonctionne comme une instance pluraliste. L’administration de l’État n’intervient que pour des besoins logistiques et sécuritaires, notamment la protection du matériel et du personnel électoral.
Un processus postélectoral encadré et suivi
Le président d’Elecam a ensuite détaillé les étapes clés du dépouillement. Les 31 653 Commissions locales de vote (CLV) ont acheminé leurs procès-verbaux aux Commissions départementales de supervision (CDS) dans le délai légal de 48 heures, soit avant le 14 octobre 2025.
Ces dernières, au même titre que les 108 commissions de la diaspora, ont remis l’ensemble de leurs travaux à la Commission nationale de recensement général des votes (CNRAGV) le 16 octobre, respectant ainsi le délai maximal de 72 heures prévu par la loi.
Depuis le 17 octobre, la Commission nationale siège au Conseil constitutionnel, où s’effectue la centralisation des résultats. Son procès-verbal sera transmis à la haute juridiction, qui dispose d’un délai de 15 jours après la clôture du scrutin pour proclamer les résultats officiels.
« À chaque niveau, le respect des délais, la traçabilité et la transparence sont rigoureusement observés », a insisté le président d’Elecam.
Conscient de l’ampleur des rumeurs et intoxications diffusées en ligne depuis la fermeture des bureaux de vote, Enow Abrams Egbe a interpellé les citoyens à la vigilance. Il les invite à s’en tenir aux informations validées par Elecam et à rejeter les discours de manipulation susceptibles d’attiser les tensions post-électorales. « Elections Cameroon reste fidèle à sa mission : garantir la sincérité du scrutin et accompagner la consolidation de la démocratie dans notre pays », a-t-il martelé, concluant sur un appel à la responsabilité collective pour préserver la stabilité nationale.