Défense des droits humains : le REDHAC rouvre ses portes après 10 mois de suspension | Crédit photo : REDHAC
Défense des droits humains : le REDHAC rouvre ses portes après 10 mois de suspension | Crédit photo : REDHAC

Après dix mois de fermeture ordonnée par le ministre de l’Administration territoriale, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC) a enfin rouvert ses portes. Cette réouverture fait suite à une décision du tribunal administratif du Littoral, qui a donné gain de cause à l’organisation internationale de défense des droits humains.

Tout avait commencé par un arrêté ministériel imposant la fermeture du siège du REDHAC pour des « soupçons de financement illicite et exorbitant ». Une mesure jugée arbitraire par l’organisation, qui avait saisi le tribunal administratif.

Saisie il y a plusieurs mois, cette juridiction compétente a finalement tranché en faveur du REDHAC et ordonné, le 17 septembre 2025, la levée des scellés.

C’est en application de cette décision de justice que la co-présidente du conseil d’administration, Me Alice Nkom, s’est rendue le lundi 6 octobre au siège du REDHAC pour procéder au bris des scellés, malgré l’absence du sous-préfet de Douala I et d’huissiers de justice.

Ces derniers, selon des sources concordantes, auraient refusé d’assister à l’opération après avoir reçu des menaces émanant de certaines autorités administratives, leur enjoignant de ne pas s’impliquer dans cette affaire sensible.

Le même jour, au tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, s’est tenue la troisième audience de l’affaire opposant l’État du Cameroun à Me Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du REDHAC. Les chefs d’accusation portent sur “bris des scellés”, “rébellion” et autres délits connexes.

Mais là encore, l’audience n’a pu véritablement s’ouvrir : ni la directrice exécutive du REDHAC, ni le préfet du Wouri, représentant de l’État et partie civile, n’étaient présents. Le président du tribunal a alors prononcé un ultime renvoi ferme au 1er décembre 2025.

Ce scénario de renvois répétés n’est pas nouveau. Déjà, lors de la deuxième audience le 4 août, alors que Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe s’étaient présentées, le représentant de l’État avait brillé par son absence, entraînant une nouvelle suspension de la procédure. Depuis la première audience du 7 avril, le dossier peine ainsi à avancer, alimentant le sentiment d’un procès à rallonge.

Dans un communiqué, le REDHAC et sa coalition pays ont pris à témoin l’opinion publique nationale et internationale, dénonçant les manœuvres visant à ternir l’image de l’organisation et à affaiblir le moral des prévenues.

Ils expriment également leurs inquiétudes face au climat sociopolitique et économique actuel du Cameroun, marqué par les tensions sociales, les crises sécuritaires et la montée des discours de haine, à la veille de l’élection présidentielle.

Ainsi, si la justice administrative a rétabli le droit du REDHAC à reprendre ses activités, le volet pénal de l’affaire reste suspendu à la tenue effective du procès prévu pour décembre prochain.

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