L’association PROMHANDICAM, avec l’appui technique et financier de la Christian Blind Mission (CBM), a organisé le 2 juin 2025, dans ses locaux à Yaoundé, un atelier de formation axé sur la gestion inclusive des risques de catastrophes.
Cette session a réuni enseignants du primaire et du secondaire, leaders communautaires, ainsi que les responsables municipaux, tous identifiés comme acteurs clés de la résilience locale face aux catastrophes naturelles.
Un projet structurant : MDIEWS
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à la mise en place de systèmes d’alerte précoce multirisques inclusifs (MDIEWS), mis en œuvre entre avril 2024 et décembre 2025 dans les régions du Nord et du Centre du Cameroun.
Le projet vise particulièrement à intégrer les personnes handicapées dans les dispositifs de prévention et de gestion des risques liés aux inondations et aux sécheresses.
Le défi climatique et ses conséquences
Le Cameroun est confronté depuis quelques années à un phénomène de changement climatique marqué par une diminution de la pluviométrie, mais paradoxalement, par des pluies plus intenses et destructrices.
Cette situation rend les saisons de plus en plus perturbées, avec des catastrophes naturelles devenues plus fréquentes, alors que les populations ne sont pas encore adaptées à ces mutations environnementales.
Les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables, en raison des limites imposées par leur déficience.
Une obligation légale d’inclusion
C’est dans ce contexte que s’inscrit l’intervention de François Biyo, représentant du directeur général de PROMHANDICAM, lors de l’ouverture de l’atelier.
Il a rappelé que « le Cameroun a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ce qui induit la mise en application du principe Leave No One Behind (Ne laisser personne de côté), faisant de l’inclusion des personnes handicapées une obligation légale dans tous les secteurs, y compris la prévention, la gestion et la réduction des risques de catastrophes ».
Une nécessité morale et sociale
Dans son discours d’ouverture, Nathalie Madiesse, cheffe du projet, a déclaré : « L’inclusion des personnes handicapées dans la gestion des risques de catastrophes n’est pas un luxe, c’est une nécessité légale et morale. Il est temps que les mécanismes de prévention intègrent toutes les composantes de notre société. »
Elle a aussi souligné que « les dispositifs actuels de gestion de crises peinent encore à répondre aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap, exposées à un double risque : la catastrophe elle-même, mais aussi l’exclusion.
L’atelier visait donc à renforcer les capacités des parties prenantes en matière de réduction des risques de catastrophes (RRC), tout en abordant des thématiques connexes telles que : le cadre juridique national et international, l’adaptation aux changements climatiques, l’état des lieux de la situation des personnes handicapées dans les zones ciblées.
Cette session fait suite à un premier atelier tenu en 2024. Elle a permis de faire le point sur les progrès réalisés et de renouveler les engagements en faveur d’une action plus inclusive.
Pour une culture de résilience partagée
« Ce que nous construisons ici, c’est une culture de résilience partagée, où chaque citoyen, quelle que soit sa condition, a sa place dans les stratégies d’alerte et d’adaptation », a souligné Mme Madiesse en clôture de la journée.
Ce projet, soutenu par CBM, s’aligne sur : les engagements du Cameroun en matière d’inclusion, notamment la loi N°2010/002 du 13 avril 2010 ; les standards internationaux, tels que la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées.