Café Elecam et Médias : entre droit à l’information, responsabilité et talent journalistique | Crédit photo : ME
Café Elecam et Médias : entre droit à l’information, responsabilité et talent journalistique | Crédit photo : ME

À un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, Elections Cameroon (ELECAM) a lancé une initiative inédite de concertation baptisée Café Elecam et Médias. La première rencontre, organisée le mardi 2 septembre au siège de l’institution à Yaoundé, avait pour thème : « Droit à l’information et responsabilité des médias dans le processus électoral : enjeux et défis ».

Un dialogue inédit

La salle de conférence d’ELECAM, vite devenue exiguë face à l’affluence, a réuni un panel diversifié : Abdoulkarimou, directeur général adjoint d’ELECAM, des patrons de presse comme Georges Alain Boyomo (Mutations), l’analyste politique Desmond Ngala, sans oublier de nombreux reporters, chroniqueurs et membres d’associations citoyennes. La modération était assurée par Prudence Chetah Bile, qui a souligné d’entrée que « la démocratie ne peut prospérer sans une presse libre, responsable et bien informée ».

Liberté d’informer et devoir de prudence

Le débat s’est concentré sur la délicate articulation entre liberté d’informer et responsabilité sociale. Abdoulkarimou a rappelé que « la première mission du journaliste est de rechercher l’information juste », tout en insistant sur la vérification, la contextualisation et l’évaluation des conséquences avant publication.

Même tonalité chez Georges Alain Boyomo, qui a exhorté ses pairs à maintenir indépendance et rigueur en période électorale : « Le journaliste doit éclairer l’opinion, mais aussi rester un objecteur de conscience, résistant aux pressions politiques et aux tentations du militantisme ».

L’information, un bien public mais aussi une quête individuelle

Dans une intervention remarquée, Licien Bodo de Cameroon Tribune a nuancé le débat en rappelant que l’accès à l’information n’est pas un dû automatique pour les journalistes : « Contrairement à ce que nous pensions, personne n’est obligé de nous dire quoi que ce soit. Ce n’est pas parce que vous travaillez à la CRTV ou à Cameroon Tribune que quelqu’un va vous ouvrir ses portes. En réalité, le journaliste a aussi un rôle individuel à jouer dans la quête de l’information. Son talent, sa persévérance et sa capacité à accéder à certaines sources constituent un véritable savoir-faire », a-t-il souligné.

Transparence et équité, gages de crédibilité

Pour l’analyste politique Desmond Ngala, la crédibilité du scrutin repose sur la transparence et l’accès équitable à l’information. « Lorsque les citoyens se sentent informés de manière juste et équilibrée, la confiance dans le processus électoral s’en trouve renforcée », a-t-il affirmé. ELECAM a promis de multiplier ce type de rencontres – une à deux par mois – tout au long de la période électorale afin de rapprocher l’institution des professionnels des médias et rassurer l’opinion.

Vers une culture de concertation durable

Au-delà de cette première édition, Café Elecam et Médias entend s’ériger en espace durable de dialogue et de co-construction d’une culture électorale fondée sur le respect des règles démocratiques. En associant journalistes, experts et acteurs institutionnels autour d’une même table, ELECAM espère instaurer un climat de confiance, condition essentielle pour que la présidentielle de 2025 se déroule dans la sérénité et la responsabilité partagée.

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