A l’occasion de la célébration de la Journée internationale du travail ce 1er mai 2025, le Boulevard du 20 mai à Yaoundé a accueilli un impressionnant rassemblement de travailleurs venus de tous les horizons socioprofessionnels. Du secteur privé au secteur public, en passant par une forte représentation des fonctionnaires, tous ont répondu présents pour marquer leur attachement à cette Journée symbolique. Dans une atmosphère empreinte de solennité et de revendications, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, a pris la parole pour délivrer une allocution de circonstance. Il y a dressé un bilan des avancées enregistrées au cours de l’année écoulée en matière de droit du travail, de dialogue social et de protection sociale, tout en mettant en lumière les réformes en cours visant à améliorer les conditions de vie des travailleurs camerounais.
Des réformes qui méritent d'être saluées
Le ministre a d’abord salué les réformes majeures entreprises : l’augmentation significative des allocations familiales et le relèvement du plafond de cotisations sociales, désormais fixé à 750 000 FCFA, renforcent la protection des familles. Par décret présidentiel, l’âge et les modalités de départ à la retraite ont été harmonisés entre les secteurs public et parapublic, tandis que la ratification de la convention CIPRES étend la couverture des travailleurs migrants.
Digitalisation et accessibilité de la CNPS
La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) a vu son fonctionnement entièrement modernisé : déploiement de services numériques, ouverture de nouvelles antennes régionales et renforcement des commissions régionales du contentieux, l'objectif étant d'assurer un meilleur suivi des dossiers et une plus grande proximité avec les assurés.
Dialogue social renforcé
Le SMIG a été revalorisé (45 000 FCFA dans l’agriculture, 60 000 FCFA dans les autres secteurs). Un comité tripartite, réunissant gouvernement, syndicats et employeurs, a été mis en place pour suivre la concertation sur les conditions de travail. Les élections des délégués du personnel deviendront obligatoires deux fois par an, et les comités d’hygiène et de sécurité, dont le nombre a plus que doublé en cinq ans (236 à 541), seront soutenus.
Modernisation syndicale
Le greffe des syndicats bénéficie désormais d’outils informatiques performants, et un annuaire statistique annuel du sous-secteur est publié pour éclairer les décisions des partenaires sociaux.
Le ministre a également encouragé les travailleurs à renouveler leur engagement pour renforcer l’édifice du travail décent, en insistant sur quatre piliers essentiels : le respect des normes, le renforcement de l'employabilité, la promotion de la protection sociale et l'efficacité du dialogue.
Au-delà du faste du défilé, cette célébration du 1er mai 2025 aura permis de rappeler que le bien-être des travailleurs demeure un enjeu majeur pour la stabilité et la prospérité du pays. Entre avancées concrètes et attentes persistantes, le gouvernement, à travers le MINTSS, réaffirme sa volonté de construire un monde du travail plus juste, plus équitable et plus humain. Reste à espérer que cette volonté politique se traduira durablement dans les actes, au bénéfice de tous les travailleurs camerounais.