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Par Eric Boniface Tchouakeu

Le 10 juin 2019, les députés et les sénateurs vont renouer avec leurs hémicycles respectifs du Palais des verres de Ngoa-Kellé et du Palais des congrès de Yaoundé. Ce sera pour le compte de la session ordinaire du mois de juin du parlement qui doit durer selon la constitution 30 jours au maximum.

La session de juin qui est la 2ème sur les trois prévues au cours de l’année, est généralement celle dont l’agenda n’est pas connu d’avance.
On sait en comparaison que lors de la session du mois de mars, les députés et les sénateurs élisent les membres de leurs bureaux permanents pour une période d’un an, et que la session de novembre est essentiellement consacrée à l’examen et l’adoption du budget de l’Etat pour l’année suivante.
Cependant, la session parlementaire de juin 2019 en dehors peut-être de permettre aux députés et sénateurs de ratifier comme l’exige la loi, l’Ordonnance signée par le président de la République le 29 mai 2019 modifiant et complétant la loi de finances de l’exercice en cours, promulguée le 11 décembre 2018 ; devrait surtout permettre d’avoir une indication sur le calendrier électoral des législatives et les municipales prévues en théorie vers septembre 2019.
Ces élections auraient normalement dues être organisées en 2018. Mais à la demande du gouvernement, l’Assemblée nationale avait adopté une loi prorogeant d’une année supplémentaire les mandats des députés.
Dans la foulée, le président de la République avait signé un décret prorogeant d’un an supplémentaire le mandat des conseillers municipaux.
Le souci de la meilleure organisation de l’élection présidentielle dont la date tombait à peu près à la même période l’année dernière, avait selon le pouvoir, motivé les reports des autres scrutins.
A présent si les législatives et les municipales doivent encore être repoussées, ce qui est légalement possible, il va falloir qu’au cours de la session de juin, les députés votent une autre loi prorogeant une nouvelle fois leur mandat. Cela devrait dans ce cas d’un point de vue de la logique politique, entraîner la prorogation du mandat des conseillers municipaux pour une période n’excédant pas six(06) mois cette fois.
C’est l’option du report des élections qui semble se dessiner. D’abord parce qu’il est à l’heure actuelle difficile d’organiser une élection acceptable et notamment locale dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une grave crise sociopolitique et sécuritaire depuis octobre 2016.
D’ailleurs, certains partis politiques de l’opposition ont annoncé qu’ils boycotteront ces élections si jamais elles se tiennent avant la pacification des régions anglophones. On en est encore loin.
Ensuite le climat politique de plus en plus tendu n’est pas favorable à l’organisation des élections dans les circonstances actuelles.
En tout cas, si les législatives et les municipales doivent avoir lieu à l’échéance prévue, c’est durant ce mois de juin que le corps électoral doit être convoqué.

Par Eric Boniface Tchouakeu