Issac Bissala
Issac Bissala / ©Camer.be

Le 1er novembre 2018, le président de l’UGTC a donné à ces travailleurs  les outils, leur permettant de comprendre la notion de « travail décent ». Les travaux se sont déroulés à la Chambre de Commerce à Yaoundé.

 Le travail décent pose problème au Cameroun malgré l’existence de plusieurs instruments juridiques visant l’amélioration des conditions de travail au sein de l’entreprise. L’état des lieux présenté par le syndicaliste Isaac Bissala, n’est pas des plus reluisants. Des salaires de misère ; des conditions de travail déplorables ; des heures de travail excessives… des conditions  qui ne valorisent pas du tout le travailleur.

Des différents exposés il ressort que le travail décent repose sur quatre piliers essentiels. Tout d’abord, l’accroissement des opportunités d’emplois décents (transparence et équité dans les recrutements). Une priorité qui vise l’amélioration de l’employabilité, de l’efficacité du marché du travail ; la protection et la promotion des approches à haute intensité de main d’œuvre ;  la promotion des PME (petites et  moyennes entreprises) ; le renforcement des capacités en  entreprenariat ; à assurer une meilleure fluidité de la rencontre entre l’offre et l’emploi. Dans toutes ces initiatives, il reste entendu qu’un accent particulier devrait être mis  sur les groupes particulièrement touchés par les distorsions du marché du  travail à savoir les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables.

 Ensuite, l’amélioration du cadre normatif et des conditions de travail pour tous. Il s’agit de mettre l’accent sur l’appropriation nationale des normes internationales à travers le processus de ratification de nouvelles normes et de suivi de l’application des normes déjà ratifiées. A ce niveau, le syndicaliste  insiste  sur le renforcement des dispositifs concourants à améliorer la santé et la sécurité au travail.

 Enfin, le dialogue social, a toujours été le pilier principal de la promotion de l’emploi décent, les partenaires font le choix de consacrer  des efforts considérables au renforcement des capacités des partenaires sociaux au dialogue bipartite, au renforcement des capacités de l’administration du  travail et à la consolidation des cadres des négociations collectives. Ces priorités répondent  à l’engagement pris par les partenaires sociaux et les représentants du gouvernement camerounais à la Conférence internationale du Travail (CIT) en Juin 2009. Ils se sont engagés à faire du Pacte mondial pour l’emploi, l’instrument principal pour faire face à la crise mondiale dont les conséquences sont perceptibles au Cameroun. 

En insistant sur la négociation collective  dans  la Fonction publique, Isaac Bissala est revenu sur les normes de  l’OIT.  La déclaration de Philadelphie qui a établi dès 1944, le principe de la coopération des employeurs et de la main d’œuvre pour l’amélioration continue de l’organisation de la production, ainsi que la collaboration des travailleurs et des employeurs à l’élaboration de la politique sociale et économique et la reconnaissance effective du droit de négociation collective. Ont suivi la convention n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical ; la convention n°98 sur le droit d’organisation et de négociation collective ; la recommandation n°94 concernant la collaboration sur le plan de l’entreprise ; la recommandation n°113 sur la consultation aux échelons industriel et national. Tout ceci ayant pour but d’amener  les travailleurs de la Fonction publique à prendre conscience de ce  qu’ils ont, eux aussi, le droit de se battre pour l’amélioration de leurs statut et de leurs conditions de travail. Le défenseur inconditionnel des droits des travailleurs  a par ailleurs insisté sur le fait que, le salaire doit être négocié à la base entre les deux parties. Aujourd’hui, l’uniformisation de l’âge de départ  à la retraite constitue le principal  cheval de bataille du syndicaliste acharné, qui rêve de voir un jour, le travailleur camerounais être le mieux loti.