La secrétaire exécutive de l’Onusida  apprécie les efforts du Cameroun  © CH
La secrétaire exécutive de l’Onusida apprécie les efforts du Cameroun © CH

C’est avec bonne impression que Winnie Byanyima quitte le Cameroun. En visite officielle au Cameroun du 17 au 21 juillet dernier, la directrice exécutive de l’Onusida a fait le tour des départements ministériels, ONG et autres organismes engagés dans la lutte contre le VIH/Sida au Cameroun. Au terme de cette visite, elle s’est dite satisfaite des efforts fournis par le pays pour atteindre les objectifs fixés par l’OMS.

Des avancées

« J'ai rencontré vos dirigeants, j'ai rencontré le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Santé. J'ai aussi rencontré des communautés, des ONG qui travaillent sur le VIH/SIDA, qui vont à la rencontre des gens. Et bien sûr, j'ai aussi rencontré mon équipe des Nations Unies travaillant ici au Cameroun. Ce que j'ai vu dans votre pays de très positif, c'est qu'il y a une bonne communauté de recherche qui aide à trouver les bonnes solutions, et vous avez également un environnement propice. Quelques politiques doivent changer, mais dans l'ensemble, les gens sont libres de travailler sur le VIH/sida .J’ai également vu que dans votre pays, vous avez fait des progrès contre le VIH/sida, en réduisant les infections, en réduisant les décès, mais je vois aussi certaines lacunes dont j'ai discuté avec vos dirigeants », déclare Winnie Byanyima qui faisait ainsi le bilan de sa visite au Cameroun.

Des lacunes

La directrice exécutive de l’Onusida a néanmoins souligné  les lacunes que le pays doit corriger pour booster les résultats d’ici 2035. L’une des lacunes concerne le financement comme dans la plupart des pays africains qui croupissent sous le poids de la dette :

« Nous devons trouver de vrais moyens de financer la santé des gens. Aujourd'hui, la plupart des gens paient une fraction élevée du coût de la santé. Nous avons donc discuté de ce défi, et de certaines solutions aussi, mais cela reste un grand défi. La seconde lacune que le pays doit corriger est que les enfants et les filles sont les plus infectés. Selon le Spectrum 2023, le nombre total d’enfants infectés par le VIH par transmission de la mère à l’enfant était de 3 124 en 2022. Ce  taux décroit de 12,7 % en 2019 à 5,7%. En 2022, le taux de couverture de la PTME était de 67,7% cette même année. Selon cette même étude, la prise en charge des enfants reste très insuffisante malgré l’élargissement de la couverture ART. Nous devons trouver la solution. Ce n'est pas juste que nos bébés naissent avec le VIH alors que nous pouvons éviter cela. Donc, nous devons trouver les mères et les aider à suivre un traitement pour ne pas transmettre à leurs enfants la maladie.  Nous devons aussi arrêter l'infection chez les filles. Les filles, les filles,  les filles, je me concentre sur elles pour les empêcher de s'infecter, c’est essentiel. »

Le Cameroun peut

95-95-95, c’est l’objectif fixé par l’ONUSIDA dans le but de contenir la maladie d’ici 2030. Cela signifie que 95% des personnes séropositives connaissent leur statut sérologique,  95% des personnes infectées sont sous traitement ARV ,95% des personnes sous ARV sont indétectables, ainsi la chaine de transmissible est coupée et le VIH/SIDA n’est plus considéré comme un problème de santé publique. Selon l’Onusida, le Cameroun est sur la bonne voie. 93% des personnes vivant avec le VIH connaissent le statut sérologique et sont sous ARV ; 89% d’entre elles sont sous traitement et sont indétectables. Le Cameroun a tout intérêt a prendre en considération les propositions formulées par Winnie Byanyima  pour que le VIH cesse définitivement d’être un problème santé publique.