La nouvelle vision de la Grande muraille verte fait courir les chercheurs
La nouvelle vision de la Grande muraille verte fait courir les chercheurs

Le réseau RESET GMV (recherche, expertise  scientifique et savoirs pour la gestion durable des terres et des territoires de la Grande muraille verte), a officiellement été lancé les 25 et 26 avril 2023 à  Djibouti au cours d’un évènement conjointement organisé par l’IRD (Institut de recherche pour le développement), le Centre d’étude et de recherche de Djibouti avec les partenaires scientifiques. Placé sous le haut patronage du Premier ministre et l'égide du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de Djibouti, cet évènement a réuni autour d’une même table, 150 acteurs clés de la mise en œuvre de la GMV (Grande muraille verte).

150 chercheurs,  17 universités et centres de formation et de recherche du Sud et du Nord intégrant : 22 équipes de recherche du Sud, 15 unités de recherche du Nord et quatre laboratoires mixtes internationaux de l’IRD sont regroupés dans le cadre de ce réseau  de recherche international, un réseau interdisciplinaire de laboratoires français et étrangers qui a vocation à offrir un cadre de mobilisation pour la gestion durable des terres et des territoires dans les zones arides de la Grande muraille verte qui abritent un peu plus de 2 milliards de personnes vivant dans les conditions précaires pour la majorité. Pourtant, les zones de la Grande muraille jouent un rôle important dans le système de production agricole et la biodiversité terrestre avec 44% des terres cultivables ; 50% des terres pastorales et 46% de carbone stocké.

Coordonné par l’IRD, l’objectif principal du RESET GMV est de « structurer, renforcer et rendre visible une communauté de recherche interdisciplinaire, active et engagée avec les différentes coalitions vertes. Dans l’optique de l’atteinte de ses missions, le RESET GMV entend déployer des activités complémentaires : mise en œuvre et animation scientifique, coordination et recherche de synergie avec les acteurs non académiques, valorisation et partage des résultats et des données. . Il s’agit donc de favoriser les échanges  multi-acteurs afin de développer la mobilisation de la communauté scientifique pour faire émerger les projets interdisciplinaires.  « Djibouti s’engage pleinement. Il faut donner de la visibilité à notre action », a indiqué le ministre de la Recherche de Djibouti.

La GMV est une initiative lancée par les présidents Sénégalais et Nigérian en 2007 et adoptée par l’Union africaine. Il s’agissait  au départ de l’initiative de reboisement d’un cordon de 7 000 km de long et 15 km de large de l’atlantique à l’océan Indien. Cette initiative a aujourd’hui pris une dimension plurielle. C’est d’ailleurs le projet phare de l’Union africaine pour lutter contre les effets du changement climatique, la dégradation des terres et la pauvreté en zone sahélo-saharienne. L’évaluation de ce projet en 2020 fait ressortir des avancées non négligeables qui sont cependant loin  des objectifs de restauration de 100 millions d’hectares  de terre dégradée, de  séquestration de 250 millions de tonnes de carbonne et de création de 10 millions d’emplois verts d’ici 2030.  Valérie Verdier, PDG de l’IRD, a insisté sur l’importance du réseau qui vient officiellement d’être lancé. Il va à coup sûr permettre d’avancer «  vers les solutions durables au service des populations locales ».

Le Réseau s’articule autour de quatre domaines de recherche : les sciences agronomiques, les sciences de la terre et de l’univers, la science de l’environnement et des sociétés et les sciences des données. Il ambitionne d’atteindre ses objectifs dans les quatre prochaines années. A condition que la recherche des pays de la GMV  soit représentée dans les coalitions des acteurs à l’échelle nationale et régionale et mobilisée dans l’émergence des projets et la production scientifique sur les thématiques d’intérêts globaux et les impacts locaux liés à la mise en œuvre de la  Grande muraille verte. Un projet salutaire qui  va permettre l’atteinte des objectifs de développement durables  2, 15 et 17.  C’est en 2015 que les ODD ont été adoptés par les Nations unies.  Un vibrant appel en direction des pays du monde entier.  Ils doivent agir pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité d’ici 2030.