SMIG

Onze (11) des douze (12) centrales syndicales du pays ont rendu public le 04 janvier 2023, une correspondance adressée la veille au gouvernement en ce sens.

Par Eric Boniface Tchouakeu

 

Dans le courrier déposé dans les services du Premier ministre, Chef du gouvernement, Joseph Dion Nguté, le Cameroon Worker Forum, une plateforme intersyndicale qui regroupe 11 des 12 centrales syndicales parmi les plus représentatives du pays, demandent la revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel Garanti (SMIG) de 36.270 FCFA à 100.000 FCFA.

Cette demande découle de la loi de finances 2023 qui selon ces centrales syndicales, met en place une « fiscalisation étouffante » pour les classes pauvres qui représentent 90% de la population, toujours d’après leur chiffre.

Cette loi a notamment prévu une augmentation de 50% du timbre fiscal qui coute désormais 1.500 FCFA au lieu de 1.000 FCFA ; ou encore le paiement des frais de prénotation judiciaire d’un montant de 250.000 FCFA, « qui empêchent désormais les plus démunis de saisir les tribunaux en cas de fraude sur l’immatriculation foncière », alors que ce service était quasi gratuit.

Pour les syndicats, tout cela entraînera l’augmentation « prévisible » des denrées de première nécessité « allant du simple au double » et une inflation réelle prévisionnelle à deux chiffres.

On ne peut donc dans de telles conditions, continuer à maintenir un SMIG en deçà de 100.000 FCFA à en croire Benoit Essiga, président de la confédération syndicale dénommée « Entente ». « Nous avons tenus compte des éléments comme le logement, le transport, la ration alimentaire, le règlement des factures d’eau et d’électricité pour un jeune qui n’a même pas encore de responsabilité et commence le travail sans expérience pour réclamer la fixation du SMIG à 100.000 FCFA », explique t-il, tout en signalant que le Cameroun a le SMIG le plus bas parmi les pays de la zone CEMAC.

Par ailleurs, les centrales syndicales demandent aussi au gouvernement, l’augmentation des salaires de tous les travailleurs camerounais « proportionnellement aux conséquences induites par les mesures fiscales et autres dispositions contenues dans la loi de finances en cours ».

Ils exigent encore le rétablissement des salaires du personnel en service dans la fonction publique à leur niveau de 1993 et leur augmentation de 30 % pour tenir compte du coût actuel de la vie.

En 1993 en effet, le gouvernement camerounais alors que le pays était sous ajustement du Fonds monétaire international (FMI), avait réduit jusqu’à 70% les salaires des agents publics.

Enfin, les syndicats réclament aussi la revalorisation des pensions retraites conformément au décret présidentiel de février 2016 et que les 05% d’augmentation de celle-ci qui devaient survenir en 2021 le soit sans délai et avec rappel.

Toutefois, les centrales syndicales n’ont pour l’instant, annoncé aucune action si jamais le gouvernement n’accédait pas à leurs revendications.

Eric Boniface Tchouakeu