Général Valsero au Zénith de Paris
Général Valsero au Zénith de Paris

Spectacle à guichets fermés. 7300 billets vendus dont celui de Maurice Kamto, l’équipier historique du rappeur engagé et rebelle.

Samedi 18 septembre 2021. Les Camerounais sont partis de toute l’Europe et d’ailleurs pour honorer le rendez-vous de Paris. Les loups étaient de sortie, pour un spectacle inédit de Gaston Abe alias Général Valsero. Une célébration musicale qui s’est muée en scène de promotion de la diversité culturelle du Cameroun, avec la présence des artistes de renommée tels que Richard Bona, Talla André Marie, Kareyce Fotso…

La présence du président du MRC, Maurice Kamto, était très attendue. « Un événement en soit » selon les témoignages recueillis. Il y a quelques jours, le principal opposant au régime de Paul Biya lançait sur son mur Facebook un appel à mobilisation en ces termes : « Ambassadeur de la culture camerounaise, voix et acteur de la Renaissance nationale, Général Valsero est en concert ce 18 septembre 2021 au Zenith Paris-La Villette. Levez-vous ! »

Quatre heures de spectacle embelli de messages de paix, d’amour et d’unité. Calibri Calibro, commandant de la Brigade anti-sardinard (BAS), en a profité pour s’adresser au gouvernement camerounais : « Au-delà de ce concert, c’est un appel à l’unité. C’est un appel à la paix. Et je pense qu’aujourd’hui on a vu les Camerounais fusionner tous ensemble, sans distinction d’ethnie et de quoi que ce soit. Et c’est ce que nous devons retenir de ce concert. Ce concert doit être un message à ceux qui sont à Yaoundé [les autorités camerounaises, ndlr]. La paix, les Camerounais adorent la paix. Valsero, par ce concert a réuni les Camerounais. Et il faut que le message soit écouté, entendu, compris par ceux-là même qui disent aimer le Cameroun et la paix ».

Samuel Eto’o, l’icône du football camerounais,  dans un post, avait d’ores et déjà fait part de la probabilité de son absence : « Cher Valsero, J’aurais aimé me joindre à mes compatriotes, à vous les miens, pour partager ce moment fort, cette consécration de ta carrière, cet honneur à notre culture. Au-delà des divergences d’opinions, la culture restera le ciment de notre unité. Oui, j’aurais aimé t’écouter au Zénith mais la date du concert ayant été récemment modifiée, les contraintes de mon agenda international m’obligent à séjourner hors de France. Je vibrerai avec vous à distance. Bon spectacle et que les dieux de la forêt soient avec toi. Big Up Bro ! »

Mais il n’y avait pas eu que du miel et des cerises dans le plat de Valsero. Pour le ministre délégué Jean de Dieu Momo, sempiternel détracteur des MRCistes & Cie, « ce n’était pas le concert du Général Valsero mais un meeting politique animé par les artistes de la talibanie. ». Célestin Djamen, transfuge du MRC, n’est pas non plus tendre avec « la meute » : « Au Zénith ce soir il y aura un meeting politique, pas un concert, et pourtant Dieu seul sait si j'aime les meetings politiques. Tant pis pour ceux qui, naïvement, se seraient octroyés un ticket pour un concert de musique. Je crains qu'ils aient droit à un concert de vuvuzelas à la gloire du Mollah OMAR. »

Malgré toutes les détractions, il reste certain que très peu d’artistes africains peuvent rêver faire un jour le plein du Zénith. Et ça, l’histoire le retiendra pour Général Valsero, quelque soit le niveau d’adversité politique qu’on nourrit à son égard. « Ne remplit pas le Zénith qui veut, mais qui peut » !