Promotion du bois légal au Cameroun : la Fécaprobois affûte de nouvelles stratégies
Promotion du bois légal au Cameroun : la Fécaprobois affûte de nouvelles stratégies /©GBW

De nouvelles stratégies visant la promotion du bois légal au Cameroun viennent d’être mises sur la table de la Fécaprobois (Fédération camerounaise des associations et des professionnels de la seconde transformation du bois). L’occasion a été offerte lors de l’atelier de restitution du projet intitulé « Promouvoir le bois légal des forêts communautaires et des industriels dans le secteur de la seconde transformation du bois au Cameroun », organisé le mardi 31 août 2021 à la Chambre de commerce de Yaoundé par la Fécaprobois dans le cadre du programme UE FAO FLEGT.

Comme principale stratégie, les participants ont proposé qu’un réseau interprofessionnel dans le secteur du bois soit créé. Lequel devra intégrer, en dehors des professionnels classiques, de nouvelles figures à l’instar des architectes, des entreprises de commercialisation des produits forestiers et de leur clientèle (consommateurs), etc. Les idées dans le réseau seront collectées au moyen d’une plateforme Whatsapp et des séances de mise en commun seront organisées afin de formaliser les actions à mener.

Entre autres propositions adoptées, il faudra rechercher les textes (en rapport avec la gouvernance forestière) pour les booster, organiser des campagnes de formation à l’exploitation du Sigif, initier des pétitions…

L’exposé présentant le bilan du projet « Promouvoir le bois légal des forêts communautaires et des industriels dans le secteur de la seconde transformation du bois au Cameroun » a permis à l’assistance d’examiner dans les détails les problématiques liées au combat contre l’illégalité dans la filière bois. Selon Pamphile Ntanga, secrétaire général de la Fécaprobois et chef du projet, 75% du volume de bois disponible au Cameroun relèvent des pratiques d’illégalité malgré les efforts consentis. Même si des partenaires internationaux comme l’Union européenne et la FAO s’attèlent à apporter leur appui pour une exploitation forestière de qualité, force est de constater que l’accompagnement du côté des autorités camerounaises peine à prendre réellement forme : collaboration difficile avec le Minfof, centralisation et lenteur administrative, validité réduite des documents légaux, etc.

Stéphane Sourdin, attaché de coopération forêt, représentant la Délégation de l’Union européenne, pour sa part rappelle que « le bois illégal est une atteinte à la sécurité nationale ». Car lorsque l’utilisation des ressources forestières se fait en dehors du cadre de la légalité, « la déforestation devient une grave atteinte au droit des Camerounais de disposer d’un climat non extrême et non déréglé ».  

Basile Kodjo,  conseiller Fécaprobois et représentant du président, et Etienne Zangue, PCA de COOP-CA EXTRABOISCAM ont eux aussi attiré l’attention sur les dangers du bois illégal, invitant les uns et les autres à militer pour un assainissement du secteur forestier, aussi bien du côté de l’exploitation que de celui de la commercialisation.

En rappel, le projet, « un succès » aux dires des partenaires financiers et des organisateurs, a duré 11 mois (du 1er octobre 2020 au 1er septembre 2021) pour un budget de 41.999.500 FCFA. Les nouvelles stratégies identifiées par les participants devront sans aucun doute ouvrir de nouveaux horizons au combat pour la promotion du bois légal au Cameroun.