Dr Abraham Mba
Dr Abraham Mba

Par Abraham Mba

Quand nous étions encore petits et que nous jouions dans la boue, et que l'un de nos camarades refusait de se prêter aux jeux soi-disant parce qu'il ne voulait pas salir ses vêtements propres, notre réaction était de l'exclure de nos jeux, ou encore de lui jeter de la terre en disant : tu crois que tu es plus propre que qui ?

La même chose se produisait même à l'école. On haïssait les camarades qui gardaient leurs cahiers bien propres et faisaient toujours tous leurs devoirs. Ça nous énervait lorsque le maître nous disait de prendre exemple sur ces élèves. On les jalousait et les admirait au même moment. Ils étaient le reflet de ce que tous les enfants ne sont pas des garnements, bref ils représentaient l'idéal que nous aurions aimé nous-mêmes être pour d'autres. 

Je me souviens également de cette jeune fille et belle qui refusait les avances de tous les garçons du quartier car elle voulait se montrer digne et respectable. Certains parmi nous étaient les premiers à inventer des histoires sur elle pour la calomnier. On disait d'elle qu'elle était le matelas du quartier et certains se vantaient même d'avoir couché avec elle et pourtant c'était faux. Cette pauvre fille avait tellement souffert de sa probité morale au quartier, qu'elle n'avait même pas d'amis. Car même les filles du quartier inventaient des histoires sur elle disant qu'elle sortait avec tel ou tel garçon.

Ces histoires étaient même communes dans les familles. On détestait parfois nos frères, cousins, cousines car ils étaient appréciés dans la famille pour leur comportement et leurs bonnes notes scolaires. 

Et quelle joie nous envahissait lorsque nous apprenions quelques choses de mauvais les concernant ! Lorsque cette fille par exemple tombait enceinte, lorsque ce premier de la classe avait une sous moyenne, lorsque ce cousin ou ce frère était accusé d'avoir volé dans la marmite. Oui cela nous comblait. On était tellement heureux. Et vous savez pourquoi ?

C'est tout simplement parce que le bon comportement, la probité morale de ces personnes que nous haïssions étaient le reflet de l'idéal que nous voulions pour nous-mêmes et amplifiaient l'intensité de nos complexes. 

Les filles déflorées se moquent et dénigrent la fille vierge parce qu'elles ont honte au fond d'elle-même de n'avoir pu se préserver. Les vieilles filles célibataires et la « waka » [prostituée, ndlr] infidèle se moquent de la femme mariée fidèle qui veut préserver son foyer en disant que le mariage n'est pas une fin en soi, ou encore que les plus infidèles sont les femmes mariées. 

Les élèves médiocres se moquent des élèves brillant en disant que la vie ce n'est pas l'école. Les voyous se moquent du gars sérieux en disant que c'est un « mougou » [peureux, ndlr]. Les pères irresponsables se moquent des papas respectables en disant que c'est leurs femmes qui les commandent. 

Il en est donc de même pour le MRC et Maurice Kamto. Comment admettre qu'un politicien camerounais puisse être intègre dans un environnement où tous sont corrompus ? Comment admettre qu'un homme puisse être sincère quand tous mentent ? Comment admettre qu'un homme puisse sacrifier sa carrière et ses avantages pour se mettre avec le peuple, là où tous sacrifient plutôt le peuple pour garantir leurs carrières et avantages ? 

Non, le RDPC et alliés ne peuvent pas l'admettre car la probité de Kamto fait écho à leur fourberie et leur malhonnêteté. Ils ne peuvent supporter l'image d'eux-même dans le miroir, car l'engagement du MRC vis-à-vis du peuple fait le contre poids au fait qu'ils aient abandonné celui ci. Quand Biya et ses démons regardent Kamto drainer des foules sans pain ni sardine, ils en éprouvent de la honte, des crises de conscience. 

C'est pourquoi ils n'attaqueront jamais Kamto sur son programme politique, mais plutôt avec des calomnies ou des mensonges sur sa personne. Car le RDPC n'a rien à proposer au peuple Camerounais. Eux-mêmes ne croient plus en leur propre mensonge. Il faut donc absolument décrédibiliser Maurice Kamto. 

Il faut montrer au peuple qu'il n'est pas aussi propre qu'il semble l'être, il n'est pas aussi aimable qu'il veut nous faire croire. 

C'est pour ça que sans honte, ils viendront s'intéresser à toute initiative du MRC, pour la combattre et la saboter, pour venir ensuite dire au peuple que nous vous avions bien dit. Ceux-là qui ont bloqué les dons du SCSI, intimidé les volontaires qui voulaient les distribuer aux populations, viennent maintenant exiger des comptes sur l'audit qui a été réalisé. Au point d'en nier même les conclusions effectuées par 3 cabinets indépendants. 

Il faut absolument un coupable pour vous montrer que le MRC est aussi sale que le RDPC, bref une façon de vous dire que vaut mieux le diable que vous connaissez depuis longtemps, plutôt que l'ange que vous ignorez. 

Ma position est celle-ci : j'ai pas besoin d'un leader parfait, mais d'un leader de parole, qui dit ce qu'il  fait et fait ce qu'il dit. J'ai pas besoin d'un leader qui est saint, mais d'un leader qui garantit des routes modernes, des hôpitaux de référence, des opportunités d'emploi et le respect des lois dans mon pays. 

Au final j'acclamerais le diable s'il se comporte comme Kamto, plutôt que Dieu s'il se comporte comme Biya. 

Dr Abraham Mba.