Le 22 septembre c’est demain ! L’opinion nationale et internationale retient son souffle quant aux conséquences qui pourront découler des marches interdites du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

Maurice Kamto avait clairement mis en garde le régime de Yaoundé au cours d’un point de presse il y a quelque temps. Convoquer le corps électoral (ou un collège électoral) sans avoir au préalable résolu la crise anglophone et procédé à la révision consensuelle du système électorale déclenchera automatiquement un appel du MRC à une manifestation pacifique en vue du départ définitif de Paul Biya du pouvoir.

Or sans avoir rempli lesdits préalables, le président Biya a signé le 07 septembre 2020 un décret convoquant les collèges électoraux (conseillers municipaux et chefs traditionnels) au chef lieu de chaque département à l’effet de procéder à l’élection des conseillers régionaux le dimanche 06 décembre 2020.

Comme prévu, le MRC a mis en œuvre sa menace ; le 22 septembre étant choisi comme jour de manifestation pacifique.

Pour les pontes au pouvoir, une manifestation visant le départ du président de la République est illégale, anticonstitutionnelle, et par conséquent revêt un caractère insurrectionnel. Pour dissuader les manifestants, les principales villes du Cameroun sont fortement militarisées et les responsables sont menacés de prison à vie.

Du côté du MRC, la marche pacifique n’est que l’expression de la liberté dans un Etat de droit, laquelle liberté est protégée par les textes nationaux et internationaux. Malgré les intimidations, le MRC maintient sa marche et avertit le gouvernement qu’il sera  responsable de  toute utilisation de mesures répressives présentées par les autorités. Pour la défense des manifestants, le MRC a engagé un cabinet d’avocats internationaux basé au Canada. Le cabinet Amsterdam & Partners, puisqu’il s’agit de lui, a porté une plainte à Paris contre les autorités camerounaises, et a aussi adressé une mise en garde formelle au président de la République du Cameroun.  Sur le plan local, une centaine d’avocats du barreau camerounais s’est constituée pour défendre les manifestants pendant toute la période trouble, allant de septembre à décembre.

Depuis quelques jours déjà, en plus de la mise sous surveillance de plusieurs partisans de la marche, on signalerait des arrestations arbitraires des militants ou sympathisants du MRC ou des partis alliés à l’instar du CPP, du SDF, etc. En dehors des formations politiques se sentant concerné par la manifestation, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun a fait appel à la constitution d’un front commun avec les organisations de la société civiles et les membres de la diaspora. Depuis le 19 septembre, la diaspora a donné le ton en organisant sans heurt de grandes manifestations dans les principales capitales occidentales. Qu’en sera-t-il du 22 septembre au Cameroun ? Chacun retient son souffle face au bras de fer Kamto-Biya et à la détermination des forces du changement à mettre un terme à 38 ans de Renouveau !