Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale / ©Archives
Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale / ©Archives

Face à la presse le lundi 09 mars 2020 à Yaoundé, le ministre de l’Administration territoriale a présenté le Cameroun comme étant la cible d’un plan de déstabilisation. Il affirme que certaines ONG ont reçu la rondelette somme de « cinq milliards de FCFA pour déstabiliser les institutions de la République ; diffuser régulièrement dans certains médias à leur solde et dans les réseaux sociaux des informations tronquées pour discréditer la gestion de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-ouest par le gouvernement ; démontrer que le Cameroun ne serait pas en mesure de gérer les déplacés internes ; prouver par tous les moyens que la crise dans les deux régions s’enlise ; montrer à travers de faux reportages que l’armée camerounaise poserait des actes contre les populations civiles ».

Les ONG incriminées sont entre autres  Human Rights Watch, Amnisty International, International Crisis Group, OCHA et le REDHAC.

Le MINAT soutient également que « le gouvernement détient des preuves irréfutables de connivence entre certaines ONG et des terroristes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ». Car ajoute-t-il, « Il a été découvert dans les convois humanitaires de certaines ONG  des armes et des munitions, des téléphones portables, des téléphones satellitaires Thuraya et des jumelles destinées aux terroristes »

Il condamne fermement le comportement « irresponsable » des ONG incriminées qui « volontairement masquent ou minimisent » les nombreuses atrocités commises par les terroristes dans le Nord-Ouest  et le Sud-ouest ; tout en soulignant les actions entreprises par le gouvernement pour mettre fin à cette crise et celles entreprises en direction des déplacés internes. 

Lors de sa déclaration à la presse, Le MINAT  a également incriminé certains médias nationaux : Equinoxe TV, STV, Radio Balafon et le quotidien Le Jour. Ces médias, précise Paul Atanga Nji, doivent « cesser d’être les relais des rapports erronés contre les forces de défense et de sécurité diffusés par les ONG aux ordres ».

Le ministre donne par ailleurs une leçon de journalisme aux journalistes : « avant de diffuser une information, il faut tenir compte de sa véracité ». Mais lorsqu’un « média reçoit des fonds d’une ONG aux ordres, il est obligé de diffuser des affabulations dont l’objectif est de discréditer l’action gouvernementale » ajoute-il. C’est donc un ministre plus que jamais décidé à en découdre avec tous ceux-là qu’il considère comme « ennemi du pays » qui était face à la presse. Pour mieux transmettre son message, Paul ATANGA Nji emploie la métaphore, « celui qui vend les œufs ne doit pas chercher la bagarre ».

Cette offensive du gouvernement camerounais ne saurait rester sans réaction des entités incriminées. Le débat s’annonce long et houleux.