Me Sylvain Souop

Maître Sylvain Souop est mort entre les mains de la médecine camerounaise, au Centre des urgences de Yaoundé (Cury), le jeudi 16 janvier à 6h30. La thèse d’une main criminelle se développe de plus en plus derrière la disparition de ce brillant avocat du barreau camerounais, proche du Mrc de Maurice Kamto.

Me Sylvain Souop était le « coordonnateur du collectif des avocats locaux et étrangers qui assure la défense des droits des leaders, militants et sympathisants du MRC et de ses alliés, arbitrairement arrêtés et illégalement détenus dans le cadre des marches pacifiques des 26 janvier, 1er et 8 juin 2019, pour le rétablissement de la vérité des urnes concernant l'élection présidentielle camerounaise du 7 octobre 2018, la défense des libertés publiques, la garantie des droits humains fondamentaux et l'instruction d'une enquête appropriée à la suite du fiasco de la CAN 2019 ».

Me Souop et Me Temate, tous deux du collectif, ont été victime d’un accident de la circulation dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 janvier 2020, en provenance de Dschang à l’entrée de la ville de Bafoussam. Ils ont été reçus à l’Hôpital régional de Bafoussam.

Après un scanner du crâne, Me Temate s’en est sorti avec un « diagnostic prometteur ». Me Souop quant à lui a présenté une fracture du bras droit, n’engageant aucun pronostic vital. C’est quelques jours après leur évacuation à Yaoundé que le décès du coordonnateur du collectif a été rendu public. Une annonce très mal reçu par le Mrc et ses alliés, la famille, les collègues, amis et proches. Le personnel soignant parle d’une histoire d’anesthésie locale qui aurait tourné au fiasco.

Les autres membres du collectif se sont réunis le vendredi 18 janvier 2020 à Yaoundé pour une conférence de presse, mutée en point de presse à la dernière minute. Ils se sont engagés à rebaptiser le collectif « Collectif Sylvain Souop », et surtout, à clarifier les circonstances troublantes qui entourent ce décès.

DECLARATION DU COLLECTIF « SYLVAIN SOUOP »

« Le collectif des avocats occupants pour la défense des droits et libertés des dirigeants du MRC, de ses alliés, militants et sympathisants dans le cadre de la crise postélectorale de 2018, et dont plusieurs procédures sont encore pendantes,
a appris avec consternation la brusque disparition de son coordonnateur Me Sylvain Souop, avocat au barreau du Cameroun, annoncée le 16 janvier 2020 à 6h30 au Centre des urgences de Yaoundé appelé CURY,
reste cependant inquiet des circonstances troublantes qui entourent ce décès, lesquelles après des investigations sérieuses et approfondies, pour clarifier la nature des soins et actes médicaux qui lui ont été administré dans ce centre spécialisé en soins d’urgence du samedi 11 janvier 2020 au jeudi 16 janvier 2020 à 6h30 min, date et heure de son décès, mais aussi à établir les responsabilités en cas de fautes ou erreurs médicales,
rassure la famille éplorée, la veuve, les enfants, les proches et amis du défunt, nos clients ainsi que tous ceux qui lui font confiance de son indéfectible soutien professionnel dans la recherche de la manifestation de la vérité, ainsi que dans la continuité de la défense de leurs droits fondamentaux.
Pour ce faire, et en mémoire du très estimé confrère, le collectif ici présent prend désormais la dénomination officielle de « Collectif Sylvain Souop » dans tous ses actes collectifs.

Déclaration faite à Yaoundé le 17 janvier 2020. »  

NECROPOLITIQUE

Au sein du Mrc et de ses alliés, très peu de personnes croient à une mort naturelle. C’est la thèse  d’une main criminelle qui est de plus en plus mise en avant. Liant très vite la disparition de l’avocat à une mort planifiée qui le guette depuis qu’il a choisi d’apporter son soutien au Mrc de Maurice Kamto. Dans le même élan, beaucoup parle d’une nécropolitique qui consisterait à éliminer progressivement tous ceux qui s’opposent à la politique des tenants du pouvoir au Cameroun.

Pour le moment, l’opinion semble ranger cette thèse dans le tiroir des supputations. Car l’embrasser signifierait du coup que la vie de Maurice Kamto est elle aussi en danger. Idem pour les autres membres du collectif et des alliés du Mrc. Une situation inadmissible, car ce serait plonger le Cameroun dans une guerre fratricide infinie.