Kamto libre
Maurice Kamto et Christian Penda Ekoka, juste après leur libération, Yaoundé, samedi 05 octobre 2019 / ©Capture d'écran, TV5

Maurice Kamto  et tout son état-major ont effectivement été libérés le samedi 05 octobre 2019. Le communiqué du SGPR, signé un jour avant, avait préparé les esprits, quoi qu’aucune date n’ait été avancée. « What’s next ? », serait-on tenté de se poser comme question, surtout dans un contexte où il se dit que l’abandon des revendications liées à la présidentielle du 07 octobre 2018 aurait servi de contrepartie à la mise en liberté de ces principaux acteurs de l’opposition. En clair, l’acception de la victoire de Paul Biya contre la liberté.

Dans sa réaction après la libération, le président du MRC, Maurice Kamto, n’a certes plus parlé de « hold-up électoral » comme à l’accoutumée. Il dit « Le jour que par la volonté de Dieu et votre engagement et détermination, vous me porterez aux affaires, alors j’irais diriger le Cameroun. Vous l’avez déjà fait le 7 octobre dernier, mais les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite ». Il ressort de ce fragment de discours que Maurice Kamto se considérerait toujours comme le président élu, mais que ce sont les conditions qui ne seraient pas réunies pour qu’il jouisse des fruits de la confiance que le peuple a mise sur sa personne.

Ensuite, Maurice Kamto prône la résistance pacifique comme le chemin à suivre quand vient le moment de « la lutte politique pour le respect des droits humains fondamentaux de liberté des citoyens camerounais pour un système électoral fiable ». Il entend ainsi continuer la lutte politique censée aboutir notamment au réajustement du Code électoral, afin que les Camerounais puissent choisir les dirigeants qu’ils veulent pour leur pays.

En fin de compte, les neuf mois passés en prison n’auront nullement affaibli le MRC et ses alliés. Les sympathisants ont retrouvés samedi dernier des hommes politiques fiers du combat qu’ils mènent. Un combat qui reprend tout de suite, sans répit. Un combat qui sera certes rude, mais orienté vers des méthodes non violentes, pacifiques. Les questions électorales seront au centre des actions, avec la sempiternelle question de la mise sur pied d’un Code électoral consensuel. Sans oublier bien évidemment, le recomptage des voix de la dernière présidentielle, afin que soit définitivement close, la dispute du fauteuil de président de la République du Cameroun. Seulement, nous ne savons pas encore si le MRC aura l’audace de programmer à nouveau d’autres marches blanches, tant il est vrai que Paul Biya, en élégant « mendiant de la paix », multiplie des gestes d’apaisement pour montrer à l’opinion qu’il se bat de son mieux pour un Cameroun de paix et de sérénité.