Me Dupond-Moretti
Conférence de presse du samedi 16 mars 2019 à Yaoundé. De gauche à droire : Me Simh, Me Souop, Me Dupond-Moretti, Me Vey ©OBN

2019-03-17 | 11:02:22

Me Dupond-Moretti a tenu une conférence presse samedi dernier à Yaoundé en compagnie du collectif des avocats des détenus du MRC afin de situer l’opinion nationale et internationale sur l'état du dossier.

Prévue pour se tenir à 10h à la salle des conférences de la Librairie des peuples noirs à Yaoundé, c’est finalement plusieurs heures plus tard que Me Dupond-Moretti rencontrera la presse pour situer l’opinion sur le dossier Kamto et Cie. A ces côtés, son associé français Me Vey, et une dizaine d’autres avocats camerounais dont Me Simh, Me Meli et Me Souop.

Aux dires de l’avocat français de renommée internationale, Maurice Kamto qu’il a rencontré dès son arrivée dans la capitale camerounaise, est « prêt à discuter avec le président Paul Biya ». Il ajoute que le leader du MRC utilise une formule que lui, Moretti, reprend à son compte : « quelqu’un qui revendique sa victoire peut converser avec celui qui la conteste » ; ou encore « j’ai été ministre de Paul Biya. J’ai déjà conversé avec lui. Je souhaite discuter avec lui les yeux dans les yeux, et lui dire un certain nombre de choses et l’entendre sur ce qu’il a à me dire ».

Le message de Maurice Kamto sera-t-il entendu ? Me Moretti pense que cela est tout à fait possible. Il en appelle d’ailleurs à « la sagesse du pouvoir pour trouver une solution rapidement ». Il profite aussi pour rappeler qu’il n’est pas venu mettre de l’huile sur le feu, mais pour « apaiser une situation ubuesque qui peut se régler avec un peu de volonté ».

Concernant la question d’ingérence qui semble condamner la pression diplomatique internationale qui accable le pouvoir de Yaoundé, Me Eric Dupond-Moretti a tenu à souligner qu’il est un simple avocat français « honoré d’intervenir dans le dossier ». Il n’est ni un militant politique, ni un représentant consulaires, et encore moins une autorité secrète. Il rappelle que le Cameroun qui a ratifié des conventions sur les droits civiques et politiques, n’est pas isolé dans le monde. Ces traités  engagent le pays « d’un point de vue juridique et d’un point de vue judiciaire ». De ce fait, un avocat français comme lui peut bien s’interroger sur au moins deux problèmes qui ternissent la justice camerounaise : la compétence du tribunal militaire à juger des civils qui manifestent pacifiquement et le caractère arbitraire de la détention des 204 personnes interpellées.

Pendant la phase d’échange avec la presse, Me Dupond-Moretti a réitéré son vœu de voir Maurice Kamto et les 203 détenus libérés, et surtout celui de voir le président Paul Biya prendre de bonnes décisions pour une issue paisible de la situation.

Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto